Étroitement liées à l’histoire humaine, les chouettes font aujourd’hui face à la disparition progressive de leurs habitats de reproduction. Pour protéger ces symboles du patrimoine naturel de nos campagnes, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) lance un vaste programme de sauvegarde dans les villages français.
Des chouettes et des hommes
Espèces communes dans les villages et les campagnes de l’Hexagone, l’effraie des clochers et la chevêche d’Athéna y jouent un rôle écologique majeur, notamment en régulant les populations de petits rongeurs. Présente dans les champs, la chouette effraie niche dans les granges et les églises, tandis que la chevêche d’Athéna a besoin de cavités pour nicher et d’espaces dégagés pour chasser. En déclin depuis des décennies, toutes deux affrontent les mêmes menaces : la disparition de leurs habitats et de leurs sites de nidification, notamment en raison de la fermeture des accès pour nidifier ou de la suppression des haies.
Préserver et informer
C’est pourquoi le programme de la LPO inclut à la fois l’installation de 3 000 nichoirs et la restauration des habitats dans 60 départements, mais aussi la sensibilisation des publics en milieu rural et urbain. La pose des nichoirs permettra de fournir des sites de nidification immédiatement fonctionnels. La restauration des habitats naturels, elle, passera par la plantation de 10 kilomètres de haies. Quant aux actions de sensibilisation, elles viseront à informer les publics de tous milieux sur l’importance de conserver haies, vieux arbres à cavités ou prairies naturelles, essentielles à la survie de ces espèces.
Un réseau pour les chouettes
Luttant pour la protection des chouettes depuis les années 1970, la LPO bénéficie d’une trentaine de réseaux spécialisés en métropole. Des réseaux qui constitueront un maillon essentiel du projet, en assurant son déploiement et sa pérennité dans les départements concernés : formés à la construction et à la pose des nichoirs, les bénévoles réaliseront également un suivi des actions sur cinq ans. L’objectif ? Tirer des enseignements de l’expérience afin de la reproduire en faveur d’autres espèces menacées. Lors d’une prochaine édition du jeu Mission Nature, peut-être !