Copier le lien de cette page

La réintroduction du pin de Salzmann

Au cœur de l’Ardèche se cache l’essence forestière la plus rare de France. Pour préserver et restaurer les pinèdes méditerranéennes endémiques du pin de Salzmann, la commune de Bannes lance un plan de réintroduction qui voit loin, grâce au soutien financier de l’Office français de la biodiversité (OFB) et du jeu Mission Nature.

Un pin pas comme les autres

Seul pin noir originaire de France métropolitaine, le pin de Salzmann est une essence rare aux multiples atouts existant depuis 2,5 millions d’années. Rustique et adapté au réchauffement climatique, il peut vivre en effet plusieurs siècles, fournissant un bois aux qualités mécaniques reconnues. Il est pourtant en forte régression et menacé de disparition, notamment en raison de son isolement, des incendies et de la pollution génétique. Autant de bonnes raisons pour accélérer les efforts de préservation d’une espèce historique à l’écologie encore méconnue.

Des pinèdes à restaurer

En Ardèche, les acteurs locaux s’impliquent depuis dix ans pour la préservation de ce pin si rare. Dès 2021, un projet d’identification des arbres et de coupe des pins concurrents a posé les bases du plan d’action aujourd’hui mis en place par la commune de Bannes. En ligne de mire, la restauration des pinèdes endémiques du pin de Salzmann et le renforcement des peuplements forestiers, à travers deux approches complémentaires : l’aide à la régénération naturelle avec de nouvelles plantations, et l’étude de la croissance des arbres afin de mieux les comprendre, dans la continuité de la première expérimentation.

Une forêt faite pour durer

Pour atteindre ces objectifs, la réintroduction du pin de Salzmann dans la forêt communale combinera la coupe des pins hybridés, le relevé de couvert pour favoriser la croissance des plants âgés de huit ans, et le grattage du sol pour encourager la régénération naturelle. De nouvelles plantations sont également prévues dans deux parcelles où les semenciers de pins de Salzmann sont quasiment absents. Leur croissance sera surveillée de près, pérennisée grâce à la gestion de l’Office national des forêts, la présence d’un site Natura 2000 à proximité et le plan d’aménagement d’ores et déjà approuvé de la forêt communale de Bannes jusqu’en 2039.