Entre les gorges du Verdon et le plateau de Valensole, au cœur des Alpes-de-Haute-Provence, le Conservatoire du littoral prévoit de renaturer 150 hectares d’espaces naturels tout en gérant leur fréquentation touristique. L’objectif ? Sauvegarder les espèces protégées qu’ils abritent et entretenir les paysages.
Un trésor local à préserver
Dominant les falaises et le lac de Sainte-Croix, le plateau karstique de Vénascle abrite une mosaïque de milieux riches en biodiversité, dont des pelouses qui sont aussi des lieux ouverts, plébiscités par les amateurs de parapente, de randonnée ou de balades à cheval. Or si ces activités ont un impact écologique limité lorsqu’elles sont encadrées, le bivouac et le camping, tout aussi courants, entraînent des risques d’incendie, de pollution et de dégradation du milieu. Le pin noir d’Autriche, très dynamique, menace également de remplacer les espèces autochtones.
Renaturer pour mieux gérer
Acquis par le Conservatoire du littoral afin de pouvoir agir pour leur préservation, ces 150 hectares ont fait l’objet d’un diagnostic pastoral en 2020, visant à définir la gestion la plus adaptée. Conclusion ? Le besoin de remettre en place une gestion pastorale, combinant l’entretien et la renaturation du site avec une meilleure organisation de la fréquentation du public. À terme, cette gestion repensée doit permettre de protéger les espaces naturels ainsi que la faune et la flore qui y vivent, tout en maintenant leur utilisation récréative de façon adaptée et responsable.
Une solution durable
Pour y parvenir, le plan de gestion s’applique jusqu’en 2034, sous la supervision de la commune et avec le soutien du parc naturel régional du Verdon. Ce programme de longue haleine prévoit notamment le débroussaillage des milieux ouverts afin de protéger leurs espèces rares, l’élagage pour la réouverture de parcours pastoraux ou la renaturation des sites dégradés. Du côté des usagers, une convention d’occupation sera mise en place par le Conservatoire du littoral, accompagnée d’actions de sensibilisation visant à impliquer campeurs, marcheurs et autres amateurs d’activités de plein air dans la démarche. Un défi rendu possible grâce à l’engagement de tous les acteurs concernés, et grâce à la subvention de l’Office français de la biodiversité (OFB) à travers le jeu Mission Nature.